Ça doit bientôt faire 8 ans que j’ai débuté dans la vie professionnelle. Jusqu’à présent, je n’avais pas réellement pris le temps de me reposer.

Commençant un peu à être au bord du rouleau (et après avoir été limite forcé à prendre des congés par mon manager 😅), j’ai entrepris de faire un road trip dans le nord du pays.

Initialement, j’avais prévu de débuté par le nord en passant par Yamoussoukro, Bouaké, Korhogo et Odienné puis de redescendre par Man, mais l’état de la route entre Odienné et Man étant en mauvais état (et la fatigue aidant), je me suis contenté de la première étape avant de redescendre sur Abidjan.

En tout et pour tout, mon périple aura duré 5 jours.

Le previsionnel
Le réel

Plusieurs moyens existent pour vous permettre de rejoindre ces différentes villes (le car, l’avion, …). Cependant, si vous voulez visiter ces villes et disposer de toute votre mobilité, un véhicule personnel est encore ce qu’il y a de mieux.

Jour 1 : Première étape, Bouaké

Connaissant déjà Yamoussoukro ou du moins ayant déjà pu en faire le tour, ma première destination a été bien entendu Bouaké.

Bouaké est l’une des villes ayant le plus souffert des différentes crises qu’a connu la Côte d’Ivoire, cependant Bouaké a su se relever et reste une ville extrêmement vivante.

À mon arrivée sur Bouaké, trois choses m’ont interpellé direct :

  • Où dormir ?
  • Que faire sur Bouaké ?
  • Pourquoi y a t-il autant de moto partout ?????

Je venais de réaliser que j’avais pris la route sans penser à trouver un endroit où passer la nuit. J’avais en effet décider limite sur un coup de tête de faire un road trip.
Après avoir effectué des recherches sur google, j’ai fini par trouver différentes recommandations d’hôtel sur Bouaké.
Ceux qui revenaient le plus étant l’hôtel Mon Afrik que j’aurais adoré visiter et l’hôtel de l’art.
Ni une ni deux j’appel Mon Afrik et la déconvenue est totale… Il ne reste qu’une chambre de 60.000 🤯🤯🤯🤯🤯. Je passe rapidement mon chemin. L’hôtel de l’art ne fait pas réellement mieux niveau prix.
Je me résous à chercher une adresse où loger sur Facebook et je tombe sur les résidences Simana. La propriétaire est extrêmement chaleureuse et c’est clairement l’adresse que je vous recommande si vous souhaitez séjourner sur Bouaké. Vous serez dans un endroit super calme, avec un excellent matelas, une cuisine si vous voulez vous faire à manger et tout cela pour 15.000 FCFA la nuitée.

Le principal problème rencontré dans la ville était pour moi les moto. Vous en trouverez partout et la ville en est rempli et vous dépassent sans crier gare. Un accident est vite arrivé si vous n’êtes pas super vigilant.

Que faire sur Bouaké ?

Niveau lieux à visiter, vous serez servi. Je n’ai d’ailleurs pas pu en faire le tour vu que je ne voulais pas rester plus de 24 h dans la même ville, mais certains points sont immanquables.

La tour Télécom de Bouaké

Visible dès l’entrée dans la ville, la tour télécom est très difficile à manquer. Du haut de ses 25 étages, elle surplombe toute la ville et agit comme un véritable phare dans celle-ci.

La vue est de ce qu’on m’a dit magnifique du haut de la tour, mais je n’ai malheureusement pas pu la monter. Une prochaine fois peut être…

La grande mosquée de Bouaké est un autre de ces points que vous ne pouvez pas manquer.

Lorsqu’on m’en parlait, j’avoue que j’avais à l’idée une mosquée comme celle du plateau, construite dans un style moderne, mais que nenni.
La mosquée, construite à la fin du XIXe siècles, pourrait de mon point de vue être rajoutée au patrimoine culturel de l’UNESCO.

La grande mosquée de Bouaké

En contournant la mosquée, vous arriverez sur le marché de gros de Bouaké.
Dans ce marché, vous pourrez retrouver des produits vivriers en provenance de toute la sous-région africaine..
Il est constitué de différentes filières dont la filière oignon ou encore la filière igname.
Vous pourrez y acheter certains produits à un prix beaucoup plus bas que sur Abidjan, c’est le cas de l’igname par exemple.

Le Paradis de l’igname 😍😍

Un autre lieu à visiter absolument, l’Archidiocèse de Bouaké et son architecture juste magnifique.

Histoire de vous dégourdir les jambes, vous pourrez aussi faire un tour à la promenade de Bouaké et éventuellement y prendre une photo.

Jour 2 – 3 : Next step, Korhogo

Le lendemain matin, je prends la route pour Korhogo non sans faire un détour par Katiola.

A l’entrée de la ville, je fais un constat et je me pose la question : POURQUOI C’EST AUSSI VIDE ???

Pour vous illustrer cette impression de vide, j’ai pris cette photo en plein milieu de la route et en l’espace de 10 mins, aucun véhicule n’est passé par là.

Par contre, je voyais un édifice qui semblait tout surplomber. C’était ma prochaine destination avant de continuer sur Korhogo.
C’est en vérité par le plus grand des hasard que je suis retombé sur l’édifice en question qui s’avérait être une (énorme) église.

Direction donc Korhogo. La voie directe étant en mauvais état, je vous recommande très fortement de faire le détour par Ferkéssedougou. Vous en aurez pour environ 1 h de plus (selon Google Maps) mais la voie est clean et vous pourrez conduire tranquillement tout du long.

En sortant de Ferké par contre, si vous êtes attentif, vous ne manquerez pas cette pancarte de l’éco-ferme de Lokoli.

Etant avant tout en train de faire du tourisme, c’est bien naturellement que je m’y suis rendu.

La voie n’est pas bitumée, mais est praticable. Une fois sur place, vous ne serez absolument pas déçu.

Vous avez sur place un hôtel dont les prix oscillent entre 25 et 40k pour les suites.

Si vous désirez y passer toute une journée, des bungalows privés sont mis à votre disposition au prix de 15.000 FCFA.

Vous avez différentes activités comme la balade en pédalo, le jet-ski ou encore la pêche.
La pisciculture est pratiquée sur le site et vous pouvez acheter des poissons ou les pêcher par vous-même. De plus, des packages peuvent être faits si vous êtes un groupe de personnes.
Le site jouxte le Bandama et vous pourrez par exemple faire un tour sur le fleuve pour une balade en amoureux par exemple. La barque prend un maximum de 6 personnes pour un prix unique de 15.000 FCFA.

Une activité par laquelle je me suis laissé tenté est le tir à la carabine 😋.

Je vous rassure tout de suite, il s’agit de carabine à air comprimé. Il n’y a aucun recul alors pour pouvez vous en donner à cœur joie.

Pour 2 500 FCFA, vous aurez 10 cartouches et donc autant de chance de toucher une cible.

P.S : J’ai réussi à toucher une cible sur 10 😅😅.

Les enfants ne sont pas en reste avec un mini parc d’attraction afin de profiter du site autant que les grands.

Des travaux sont en cours pour rajouter d’autres activités comme une tyrolienne de ce que m’a dit mon guide sur le site.

La visite de la ferme terminée, je reprends la route sur Bouaké, environ 1 h plus loin.
Je commence par l’université où je retrouve un ami de longue date qui me servira d’ailleurs de guide sur la ville. Le programme pour le lendemain est fait et je cherche (encore une fois) un endroit où passer la nuit.

Bon à savoir, l’université est couverte par la fibre et l’accès à Internet y es libre. Bon point si vous y êtes et que vous souhaitez partager des photos de votre trip ou juste prendre une pause internet. Pensez toutefois à utiliser un VPN (si possible) 😀. Pour la faire simple, le point d’accès étant ouvert au public, tout le monde peut se connecter et potentiellement intercepter des informations. Je vous expliquerai toutefois le pourquoi des VPN dans un autre article…

Où dormir sur Korhogo ?? (Quand vous n’avez rien planifié comme moi)

Vous avez, comme sur Bouaké une pléthore d’hôtel sur Korhogo. Les noms qui reviennent le plus souvent étant la Rose Blanche, l’hôtel Eulis ou encore l’hôtel Iris Mt Korhogo. Après mon appel à la Rose blanche, j’ai rapidement compris que je risquais d’être hors budget. J’ai donc opté pour un autre hôtel que j’avais vu dans la ville, l’hôtel Vanestelle si ma mémoire est bonne.

La chambre est cosy, le matelas est de très bonne facture et les tarifs démarrent à 15.000 FCFA. L’idéal si vous cherchez juste un endroit où passer une bonne nuit.

Que faire sur Korhogo ?

On commence par le mont Korhogo. Il est visible d’à-peu-près partout en ville ce qui en fait un incontournable de votre visite dans la ville.

La montée se fait relativement sans trop de difficultés. En faisant quelques pauses, vous devrez être au sommet en moins de 30 mins. Si vous êtes sportif, vous n’aurez aucun mal à terminer la montée. La vue même à mi-chemin est sublime.

Quelques pauses plus loin, on arrive au sommet et on oublie tout de suite la fatigue et les difficultés qu’on a eu à effectuer l’ascension.

La vue est juste magnifique. Du sommet, vous surplombez toute la ville. Si vous passez par Korhogo, vous devez absolument tenter le mont.

Next step, on se dirige vers un village non loin, le village de Waraniéré. Le village est surtout réputé pour ses tisserands. Les créations faites sont juste magnifiques.

Je n’ai malheureusement pas pu prendre de photos du fait de la pluie, mais faites-y un tour et pensez à vous rapporter un souvenir si vous y allez.

La prochaine étape était la visite du musée Peléforo Gbon de Korhogo.
Si vous avez déjà été au musée de Grand-Bassam, je peux vous assurer que vous aurez beaucoup plus de choses à voir dans ce musée. Naturellement, étant sur Korhogo, le musée contient beaucoup d’artéfacts de la culture Sénoufo.

Je déplore cependant le fait que certains articles de journaux visibles dans le musée commencent déjà à disparaître. Le musée ayant été fermé depuis 2002 et n’ayant rouvert que depuis peu, ces articles, véritables témoignages de l’histoire de la Côte d’Ivoire n’ont pu être conservés correctement. Le conservateur m’a cependant assuré que la numérisation de ces articles était en cours… Ce serait dommage qu’ils disparaissent.

Les photos sont interdites dans les étages supérieurs du musée. Vous pourrez toutefois en prendre au  rez-de-chaussée qui abrite par ailleurs une sympathique boutique dans laquelle vous pourrez vous achetez un souvenir de la région du Poro.

Dernière étape, le stade de Korhogo dont les travaux avancent à vitesse grand V et sont plus sur les finitions de ce qu’il m’a été donné de voir depuis l’extérieur.

Le stade de Korhogo

Jour 3 – 4: Final step, Odienné, des montagnes en veux-tu, en voilà.

En debut d’après-midi, il était temps de reprendre la route et de se rendre sur Odienné.

En vrai, j’étais claqué, mais ma fiancée a réussi à me convaincre de prendre mon courage à deux mains pour continuer. En plus, il fallait que j’y aille. Mon père vient de cette ville et je voulais à tout prix lui faire la surprise. Il ignorait pour ainsi dire que j’avais entrepris de me rendre dans le nord du pays.

Le trajet est relativement calme. La route serpente beaucoup à certains endroits, mais le bitume ne souffre pas de nids de poule et le trajet se déroule sans anicroches.

Vous rencontrerez par moment les vrais propriétaires de la route (chiens, cabris, moutons,…) faisant une sieste, mais hormis ces quelques incidents, RAS.

Les vrais propriétaires de la route

Les paysages par contre sont juste sublimes. Je me suis en effet surpris à m’arrêter à de nombreuses reprises pour prendre des photos.

Ni mon téléphone ni mon appareil photo ne rendent justice à la beauté du paysage.

Mon plus grand regret étant, je l’avoue de n’avoir pas un plein format ou un téléobjectif pour rendre justice à ce paysage juste à couper le souffle.

À l’approche d’Odienné, lorsque vous arrivez au village de N’doniengue, vous avez une vue juste magnifique. Une montagne couverte par le brouillard semble surplomber toute la ville. J’avais déjà aperçu ce type de paysage… en 2016 … au Canada. Pouvoir en profiter sans quitter le pays, que demander de plus ???

J’arrive sur Odienné en fin de journée et me dirige vers Kaniasso qui est une sous-préfecture de la ville. Kaniasso est à environ 30 km, mais à cause de l’état de la route, vous en aurez pour 1 h. Si vous avez une voiture basse, je vous recommande fortement de la garer en centre ville et d’utiliser une moto taxi pour vous y rendre.

La fatigue faisant loi, (pour rappel en journée, j’avais effectué la visite de Korhogo avec le mont Korhogo sans avoir pu me reposer), je passe la nuit sur Kaniasso.

Le lendemain, je fais escale au collège de Kaniasso. Il est construit avec du préfabriqué et vous donnera sûrement envie de retourner sur les bancs faire des maths … ou pas 😅😅.

Direction ensuite le village de mon paternel dont j’effectue une visite éclair avant de reprendre la route vers Bouaké un peu après midi.

Les aléas des voyages

Vous vous souvenez de ce que je vous avais dit précédemment quant à la route de Kaniasso ?? J’en ai fait la dure expérience sur le chemin du retour. Un camion-citerne s’étant embourbé sur la route, j’essaie de le contourner et je finis par m’embourber comme jamais.

En vrai, j’étais juste beaucoup trop stressé sur le moment pour faire une vidéo, mais croyez moi, il aurait fallu de peu pour faire basculer la voiture vu comme elle était embourbée.

Par chance, d’autres véhicules sur le même tronçon, ne pouvant continuer se retournent faire appel au conducteur d’un Caterpillar rencontré en chemin afin de tirer (au sens propre) tout le monde de ce mauvais pas.

Au sortir, les roues de la voiture resemblaient à ça

Ayant perdu presque 3 h suite à cet incident (Il devait être 15 h lorsque le camion-citerne a pu être dégagé.), je me résous finalement à faire escale sur Korhogo (3 h de route d’Odienné) au lieu de Bouaké (6 h en passant par Ferkessédougou).

Jour 5 : Retour sur Abidjan 🏠

Le retour sur Abidjan se fait relativement sans encombre. Comme je l’ai dit précédemment, la route est bonne de Korhogo jusqu’à Bouaké en passant par Ferke. Il m’a été possible de faire le chemin presque d’une seule traite… L’incident sur Kaniasso ayant créé un déséquilibrage, il a fallu en chemin trouvé un endroit où régler le problème. A titre d’information, vous n’en trouverez pas sur Katiola, tout le monde part le faire sur Bouaké de ce que m’a dit un agent d’une station-service.

Le reste du retour se déroule sans encombre et je suis de retour sur Abidjan un peu avant 18h.

Bilan de ce trip, un peu plus de 2000 km parcouru.

Je rentre sur Abidjan, certes fatigué, mais la tête pleine de belles images qui ne me quitterons pas. Je referai certainement ce voyage avec cette fois-ci un meilleur appareil photo afin de ramener des images rendant réellement justice à tous ces paysages magnifiques que vous pouvez admirer dans le nord.

Pour finir

Mes recommendations 📝

Si vous êtes fatigué ou si vous avez juste envie de changer d’air comme moi, je ne saurais que trop vous recommander de tenter l’expérience.

Idéalement, n’y aller pas seul. Comme on dit, plus on est de fous, plus on rit. Si vous êtes avec des amis qui ont le même délire que vous, ce serait l’idéal et vous sentirez beaucoup moins la fatigue. En plus, vous pourrez vous relayer au volant et effectuer le circuit complet en redescendant par Man pourquoi pas.

Niveau véhicule, La Suzuki Alto est éliminée d’office 🚨🚨🚨. J’ai pu comprendre durant ce voyage la véracité de cette vanne disant que cette voiture ne pouvait faire certaines distances. J’ai un SUV et je sentais le vent à chaque fois que je me faisais dépasser par une voiture à vive allure ou un camion qui roulait un peu trop vite.
Un SUV ou un 4×4 serait l’idéal, mais une berline fera tout autant l’affaire à condition que vous n’alliez pas sur Kaniasso. Comme je l’ai dit précédemment, la route n’est pas bitumée et si vous y allez avec une voiture basse, vous risquez de vous embourber dans le meilleur des cas sinon de faire un autre bobo à votre voiture.

Encore une fois, si vous passez par Bouaké, je ne saurais que trop vous recommander les résidences Simana où vous serez accueilli par une personne extrêmement sympathique et où vous pourrez passer une nuit reposante.

On en est où pour le budget 💸 ?

Nourriture : environ 50.000 FCFA pour les 5 jours voir moins si vous faites des concessions.

Carburant : 100.000 FCFA au total sur les 5 jours. À noter qu’il s’agit là du cas de mon véhicule. J’ai un Mitsubishi ASX de 2016 avec un moteur 4 cylindres. Si vous avez un véhicule plus gourmand, vous en aurez pour beaucoup plus 😉. Si vous faites le trip à plusieurs, c’est une charge que vous pourrez par exemple partager.

Hébergement : 60.000 FCFA sur les 5 jours. Encore une fois, vous serez beaucoup plus haut si vous décidez de passer la nuit dans des hôtels beaucoup plus renommés. A titre d’exemple, la nuitée démarre à 32.000 FCFA à la Rose Blanche sur Korhogo.

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